vendredi 25 juillet 2014

Elle a fermé les yeux, comme pour arrêter la violence. Elle n'a pas compris. C'était juste inutile. Ils allaient recommencer leurs conversations incessantes et futiles devant leurs cafés fumants. Chaque soir elle passait dans  ces quartiers animés. Elle traînait ces kilos d'existence sous les regards fuyants des gens sereins. Personne n'avait peur qu'elle puisse s'écrouler sous ses sacs de courses. Elle ne croisait rien. Elle n'a connu personne.

jeudi 3 juillet 2014


Ces sans réponses

La technologie est porteuse de maladie sentimentale. Ces sms perdus dans les ondes dont je n'aurai jamais connaissance de la bonne réception. La panique ou la colère que peut engendrer une absence de réponse. Cette habitude de l'instantané. Cet oublie de l'attente et la patience. Tes silences me rappellent cette barre d'espace clignotant sur les pages blanches de mes articles. Elle est là, entre les deux néants de Pascal, à attendre des mots. Je ne vais plus chercher ton visage dans la foule, ni le coller à un autre visage comme un souvenir masochiste. Ni interpréter les silences, ni les modeler pour en faire des illusions de réponses. J'accepte passivement ce refus de communication.

mardi 24 juin 2014

STOP au doctissimo.
Quand je pense qu'à l'époque on allait se faire tatouer en totale découverte, ce qui rendait cette expérience encore plus riche. Par curiosité et pour tester mes nouvelles capacités en référencement web (LOL), j'ai tapé les pires requêtes qu'on puisse faire autour d'un tatouage style allergie encre tatouage, tatouage poignet douleur, tatouage cicatrisation, tatouage qui pèle.
Amas de cochonneries tournant autour de ce phénomène sachant que chacun y va de son avis sans trop savoir vraiment ce qu'il en est. Preuve sociale oblige, ce cher inconscient collectif veut que la vérité vienne des autres. Vous finissez généralement par plus appréhender le jour J qu'autre chose.
J'ai donc décidé de fournir ma preuve sociale, après avoir vu maintes vidéos et forums répétant sans cesse les mêmes scénarios.

Comment choisir son tatouage :
Il en va bien évidemment de mon avis mais, je pense sincèrement qu'un tatouage ne se réfléchie pas, chose que je vais expliquer plus bas dans cet article, du moins quand il ne s'agit pas d'un acte esthétique. Par ailleurs, je préconise le respect du body art ou les personnes désirant simplement être tatoué pour être tatoué. Mais ne prônons plus "l'exclusion sociale", puisque aujourd'hui cet acte n'est rien d'autre qu'un effet de strate sociale. Il s'agira toujours au final d'une création de sous-catégorie sociale et non d'une exclusion de cette dernière. Voilà déjà de quoi bannir le premier choix qui tournerai autour de cette idée (bien que ça paraisse une évidence à ce jour).
Alors oui, comme tout, le tatouage a sa catégorie de clichés à savoir : les oiseaux, les fleurs, l'attrape-rêve et les phrases du style "le temps passe mais les souvenirs restent" pour nos chères demoiselles et les tribales, dragons et signes "plus au moins jugés virils" (lolilol) pour ces messieurs. GROSSE GENERALITE bien entendu vu qu'on assiste à une mixité au niveau de ces motifs qui peuvent aussi  bien se retrouver sur un homme que sur une femme. Mais bon, sur la côte d'azur c'est souvent ce que je vois sur les midinettes et les kékos de plages. C'est aussi ce que j'ai pu croiser en général sur les vlog tattoo de youtube.
Personnellement, je pense qu'un tatouage est une évidence. Certes, le modèle doit être réfléchit s'il est dessiné mais pas le sens. Aujourd'hui, on a tendance à prendre un modèle et à lui donner un sens plutôt que l'inverse. Pour ma part, mes deux évidences ont été issu de mon éducation. J'ai 20 ans, et j'ai réussi à comprendre, en grande partie, ce qui m'a forgé à savoir : les chats et le piano. J'ai été littéralement éduqué par les chats (je vous passe les détails du style je mangeais sous la table avec mes chats en mode Mogli). Ils m'ont apprit l'indépendance par leur va et vient incessant, à appréhender la douleur et l'autodéfense. J'insiste sur l'indépendance et non l'égoïsme. Tous mes chats (7 ou 8 qu'on a laissé partir ou qui ont été empoissonné par mes voisins) sont revenus à un moment ou un autre quand j'en avais le plus besoin. Ils sont donc pour moi signe de bienveillance et m'ont laissé un trait de caractère qui fait que j'ai tendance à ne pas montrer de l'affection à mon entourage constamment, mais à être présente quand il le souhaite.  Halte aux clichés type les chats sont gracieux, mystérieux et élégants. Les chats ont leur part de maladresses (combien de fois j'ai vu mes chats louper un tronc d'arbre...) 
Pour le pianiste (qui est en projet), je tiens ma rigueur et ma fibre créatif de mon cher père pianiste depuis 25 ans déjà. Je n'aime rien de plus au monde que le son d'un piano et regrette amèrement de ne pas en avoir eu un à la maison ( nos studios étaient trop petits et manque de moyen) mais compte bien me rattraper par la suite. J'ai substitué par la guitare, mais rien ne remplace la résonance de chaque note dans le silence et ma passion pour les œuvres minimalistes ( Arvo Pärt- Für Alina ). Je n'aime rien de plus au monde qu'entendre ma respiration suspendue entre chacune de ses notes. 
Bref, je n'ai pas réfléchie ses tatouages, ils sont nés avec moi. Je ne les ai pas appréhendé sur ma peau, au risque de m'en lasser, je les ai découvert. Les regretter, c'est regretter ce que je suis et cela serait extrêmement malheureux non ? 
Choisir l'endroit de son tatouage :
Non, je ne le fait pas en fonction de "oh mon dieu je dois les cacher pour le taff". J'estime que si une entreprise est incapable de passer outre un détail physique à côté de mon potentiel, alors je n'ai rien à faire dans cette entreprise. (Sans compter qu'en soit, c'est légèrement de la discrimination physique et attaquable en justice mais bon, n'allons pas dans les extrêmes) 
1) Les avants bras ou intérieurs de poignet sont déjà moins exposés au soleil en été que les épaules ou le dessus du bras, voire les chevilles.
2) J'aime ces zones qui sont au finale toujours visibles d'une façon ou d'une autre. (Normal, vos bras bougent tout le temps lolilol)
3) Choix strictement personnel et cohérent : cela me rappellent ce que mes mains sont capables de faire à savoir réconforter comme un chat et être aussi rigoureuse et créative qu'un pianiste (du moins, ce sont des objectifs)

La douleur :
Blabla ça dépend de chacun. Oui, c'est une évidence et pourtant on entend encore et toujours cette même question " ça t'as fait mal ?" Personnellement, y' avait la clim, la télé, j'aimais regardé cet acte artistique un moment puis fermer les yeux et m'assoupir (oui, même avec le zzzzzzz de la machine, c'est pas non plus le truc le plus bruyant de la terre. Pensez à votre dentiste). Personne n'est mort, savoir que telle ou telle personne a eu mal ne doit pas changer votre décision. Et puis surtout, ça ne fait qu'augmenter inutilement un stress qui n'a pas lieu d'être quand on est bien décidé. Allez, j'avoue qu'un tout petit peu de stress est tout à fait normal, mais bon pas au point de ramener toute sa famille et une équipe médicale. Je ne suis pas contre l'accompagnement, sauf qu'encore une fois, dans toute mon indépendance, j'avais ni envie d'être accompagné ni envie de blablater avec quelqu'un. Oui, j'ai déjà fait aussi un concert seule et j'ai juste prit mon pied seule (ILOVEMASTURBATION). Cela dépend encore une fois de vous. 

Les soins :
Ne demandez pas vos soins à votre moteur de recherche google mais à votre tatoueur ! Bon sang, ça me parait évident. S'il vous dit qu'avec du cellophane ça cicatrise plus vite, n'en mettez pas parce que sur internet vous avez lu que ça étouffait la peau. Les trois premiers jours, ça permet en réalité de laisser la crème liquide (du moins la crème Easy Tattoo si vous l'achetez sur place qui sèche généralement en faisant des lambeaux) et SURTOUT AU GRAND DAMNE, de pas foutre de l'encre partout (rejet d'encre oblige, non votre tatouage n'a pas bavé lolilol) et de frotter sur vos couvertures. Pour le soleil, j'ai mis une gaze par dessus pour la première semaine juste pour le trajet vers le taff histoire de. C'était mon choix et sous les conseils de mon tatoueur. Sinon à l'air libre, ça cicatrise plus vite, encore une autre évidence énumérée. Je suis aussi une maniaque (je lavais souvent au savon PH neutre mais pas non plus au point de le décaper hein), donc mon tatouage n'a jamais été sec (oui quand j'ouvrais les yeux au beau milieu de la nuit, je mettais mon rêve en pause et je choppais ma crème pour en remettre sur le bras) Mais encore une fois, ça c'est moi. Du coup, mes peaux (l'encre séchée en fait) sont parties au bout du septième jour comme du beurre. Forcément, quand le bras est toujours enduit de sauce kebab (putain si ton gosse à encore les miches sèchent avec la Bepanthène c'est que y a un gros problème. J'ai jamais vu un truc aussi gras de ma vie sauf les frites du mcdo), les peaux se ramollissent naturellement. En gros, chacun sa manière de soigner sa pièce mais l'essentiel vient toujours du tatoueur et pas de nos petits génies virtuels.

Fine peau blanche tatouage :
Non, tu ne cicatrisera pas au bout d'une semaine et non, ton tatouage n'est pas gris. C'est juste que, si tu te souviens bien de ta première croûte de jeunesse que tu as arrachée tel un rebelle, tu as toujours une seconde peau sèche qui se forme au-dessus (désolé Jamie C'est Pas Sorcier si tu m'entends, pas de termes scientifiques ce soir) . En gros, t'as de la putain de peau morte qui partira avec l'hydratation. Alors oui, la peau est lisse quand l'encre se barre mais pour retrouver un noir plus intense, faut se débarrasser de cette petite pellicule de peau blanche. D'où le fameux "un mois de cicatrisation". Réellement, ce qu'on sous entend, du moins pour les pièces sans trop de remplissages et pas très grosses, c'est des soins comme après un coup de soleil : au lieu de gratter la peau qui pèle, on l'hydrate.

Et quand tu vas vieillir ? Et le travail ? :
Deux questions dont je n'ai strictement rien à faire. J'aurai, du moins je l'espère, fait mon bout de chemin à la vieillisse et c'est pas mes rides qui vont me dégoûter et encore moins mes tatouages. Je compte pas garder "le swag" les gars. Sinon, le fond de teint ça marche pas que pour le visage. Donc s'il faut ABSOLUMENT le planquer (bien qu'encore une fois la lenteur d'évolution des mentalités me désole) un petit coup de fond de teint. Sinon, montrer que ces tatouages prouvent une autre qualité en soi !

C'est moche ou j'aime pas : 
Ça deviens quand même rare comme jugement mais comme le racisme, c'est toujours dans les tuyaux. De ce côté là, rien à dire. Y a pas mort d'homme. Inutile de débattre les goûts et les couleurs sauf si c'est constructif pour chacun.

Cet article ne sert évidemment à rien puisque je vous dis de pas aller sur Internet. APPLAUDISSEMENT.

dimanche 15 juin 2014


 Les plus belles pensées d'adieux sont celles qui se contentent du silence.

Je suis allée au cimetière. Je suis passée par le cimetière. J'y ai seulement croisé le gardien, celui qui vous regarde rapidement et vous donne l'impression de ne pas être au bon endroit. Pas encore au bon endroit. C'est vrai que ça peut paraître étrange de n'avoir personne à visiter, de simplement se promener entre les tombes et de compter le nombre de morts pour l'année de votre naissance. Les quelques pauvres épitaphes impersonnelles tintées de sous-entendus spirituelles achetées aux pompes funèbres. Celles de quelques mots jetés par désarroi ou parce que les mots manquaient justement. Et plutôt que se taire, on y lit des " A notre cher frère regretté " " A nos grands parents bien aimés" " Regrets". Que des regrets. Ces regrets qui font renaitre les morts seulement sous forme de démons ou d'âpres mélancolies. Qu'est ce qu'on regrette d'une vie ? De ne pas avoir profité de la personne ? de l'avoir par moment blessé ? sa simple présence ? Le tout ? Le regret qui vient de cette envie à ne vouloir retenir que le meilleur du pire. Le regret, le vrai, c'est celui qui nous fait regretter un humain, dans toute sa beauté et son absurdité. C'est drôle comme on ressent encore les différences sociales. Des caveaux splendides aux minables trous dans le sol délimités par une chaîne qui s'affaisse. Les tombeaux saccagés, victimes de casseurs ivres ou simplement de la colère d'un proche. Blasphémer encore une dernière fois pour être quitte. Des étages et des étages de cadavres qui se font face ou qui se côtoient. Tous obligés de se supporter sans avoir à broncher désormais. Les gens vous regardent avec compassion, pensant que vous visité un proche pour vous recueillir. Être regardé de travers parce que sa tenue n'est pas assez accablante pour un deuil. Comme si porter le deuil sur son visage n'était pas suffisant. J'ai visité mes futurs 5m carré de longueur et les profondeurs infinies du vide.

lundi 26 mai 2014

Ce soir, j'ai pas envie de me doucher. Non, ce soir c'est la crasse qui l'emporte. La poussière du trajet amassée pendant ces deux mois. Encore deux semaines. A me taper cette table, avec cet ordi au clavier collant et cette nappe rayée immonde. Même la vue sur mer me dégoûte. J'aime tellement l'horizon mais, depuis chez toi, il me parait juste oppressant. J'ai envie d'être mauvaise. Alors je fais ma blasé. On se froisse, j'aime bien qu'on me retienne comme ça. Certes, je suis payée gracieusement. Mais qu'est ce que c'est à côté des mille balles que je te fais faire chaque mois pour le reste de ta vie. C'est pas bien grave, ça me payera le tatouage. J'ai eu l'impression de faire de la collocation forcée. Un pauvre célibataire qui use trois rouleaux de PQ juste pour pas arriver au bout de l'un d'entre eux. Bref, je suis mauvaise. Probablement parce que je ne fais toujours rien qui me prenne aux tripes au point d'en oublier les heures.

vendredi 16 mai 2014



"Tu es mature, organisée, rigoureuse." Mais je m'en fou. Je m'en tape. Contre un mur même. Tout ça n'a aucun intérêt. Ma chambre est aussi désorganisée que moi. Ma maturité m'extirpe de mon environnement actuel. Je m'entends mieux avec mes collègues de travail qu'avec mes collègues de fac. Du moins, le peu de bimbos dont j'ai eu le droit à l'IUT. Peut être que la fac a son lot de surprise. Son lot de glandage surtout. Ça va être long et ennuyeux. A attendre le déclic. Le fameux projet. Les start-up, ça fait rêver. Des petits jeunes fougueux montent un délire qui va finir par se vendre aux gros capitalistes de ce monde. Puis toi t'es là, le bidon rebondit quand t'es assise devant ton ordi, les jambes écartées devant le ventilateur à te demander c'est quoi ton lot de surprise. A 20 ans, j'ai jamais eu de relations avec le sexe opposé. Ça trouble les gens. Mais je m'en fou. Je m'en tape. Contre quatre murs même. J'ai pas le temps. Puis surtout, t'en voit un sympa passer comme un mirage de temps à autre. Tu te contentes de le regarder de manière évasif, puis te retourne ta tête vers la vitre crasseuse du bus pour admirer la même route qui te fatigue depuis des mois. On m'a jamais touché, effleuré les lèvres, aimé d'un amour réciproque. Non, j'ai préféré les trucs casses-gueule où au moins t'es sûre qu'à sens unique si t'en a marre, y a pas de compromis à faire, y a que toi qui te barres et puis voilà. Voilà. " Tu peux faire pleins de choses, avoir 20 et être déjà aussi organisée pour ton âge..." Mais qu'est ce que tu veux que j'en fasses de mon organisation ? Ça fait un an que ma boîte de 14 crayons à dessins est éparpillée sur mon bureau. Comme si j'allais vraiment me remettre au dessin. Encore un truc que je ne sais faire qu'à moitié. Des papiers de bourse, de banque, du taff, de scolarité, d'assurance... ça traîne comme mon existence dans ces 9 mètres carrée. Ça erre comme un putain de fantôme pas capable de traverser les murs. And we all believed in ghosts until you walked into the wall. Tu réussis tout. Tout ce qui ne t'intéresse pas, mais tu le fais parce qu'il faut le faire. Et derrière, tu réussis pas à savoir ce que toi tu veux réussir. Tu combles avec ce que tu peux. Tu fais un super plan de rapport de stage à ta prof qui a hâte de te lire. Tu sais que le référencement ça te plaît bien mais que t'en fera juste que un très bon rapport. Et c'est tout. Tu partira avec ton diplôme vers la licence. Puis après dans un master en sachant toujours pas ce que tu veux faire plus tard. C'est trop facile d'être sérieux. C'est à chier, on a rien à nous envier. Pas un pet de folie. On est plat comme l'électrocardiogramme de ton grand père. On est blasé. On sait tellement tout d'avance que ça nous fatigue déjà.

lundi 21 avril 2014



Take my good word, turn it backwards

Camus restera sur mes genoux. Je sais qu'il restera un moment là. Les gestes de l'existence me fatigue. Hier, tu m'as appelé. Ça faisait 2 ans presque qu'on s'est tous quitté sans peine. Alors quand on reprend contact, on commence l'histoire n'importe où. On prend un peu une page au hasard du bouquin et on essaye de la rendre rationnelle, de lui trouver un contexte pas trop moche. Tu m'as dit que mon histoire ferait un bon début de roman. "Je suis avec un inconnu, vue sur mer, sur une table de salon à écrire des articles sur la cellulite." On a rit mais dans le fond, on savait très bien que c'était ridicule. Que c'était toujours pas la vie dont on parlait sur les bancs il y a 2 ans. C'était une sorte d'entre deux. La bouffe la plus dégueu dans l'assiette qu'on attaque en premier avant de rincer le sale arrière goût avec quelque chose de meilleure. Mais j'ai comme l'impression qu'on me ressert toujours la même sauce. La même bouillasse de gestes emmêlés et de sentiments mixés. J'arrive pas à quitter cette enseigne. Encore deux mois. Et après.