mercredi 19 mars 2014

Courants d'air

Je me suis dit que je devais me poser, là. J'arrête de contourner mon existence sans daigner la regarder. Je me confronte avec tout ce que cela induit en terme de peur. Voilà, je suis ici, à cet endroit précis, avec des buts qui m'attendent dans l'ombre. J'en éclaire un, puis deux, puis trois et je réalise le nombre de voie que je devrais continuer à creuser plutôt que d'attendre qu'on ouvre les portes de ma cellule. La prison de notre monde n'a aucun gardien à part nous-même. Il ne tient qu'à nous de laisser les fenêtres ouvertes ou de les retenir face au vent à jamais. J'ai opté pour les courants d'air. Je veux faire de l'éphémère un passage concret dans mon existence. Je veux que ces quelques heures, quelques jours, quelques mois aient eu un impact suffisamment fort sur moi pour que je m'en souvienne. "Se perdre, c'est bon signe" a dit l'inconnu de la photocopieuse. J'ai très envie de me perdre longtemps. Au point d'avoir prit tellement de recule pour m'appréhender entièrement, avec tous mes échecs et toutes mes réussites. Prendre tous les mots que j'ai laissé traîner à mes pieds sans les organiser. Mettre un ordre qui s'apparente à mon chaos interne. Entretenir ma folie qui est une force créative trop fragile pour ne pas être nourrit. Il est temps d'avaler complètement le monde et de le recracher à ma façon.